Vous connaissez surement déjà quelques ornements réalisés en laque ou en alliage de métal dit Shakudo ?
Des techniques de création hautement maîtrisées
Les artistes japonais maîtrisent comme peu d’autres artisans des techniques nécessitant minutie et précision. En matière d’ornements, ils excellent dans la conception et l’utilisation des alliages métalliques, la découverte de patines ou la création d’objets laqués.
Qu’est ce que le shakudo ? Le shakudo est une damasquinure, un alliage de cuivre déposés dans des cavités mettaliques, dans lequel quelques grammes de poudre d’or sont ajoutés. Par ce côté, il s’agit d’une technique de création particulière au Japon utilisée pour la conception des armes de samouraïs et de leurs accessoires. Tsuba -la garde du katana- lame d’armes blanches, mais aussi boutons et fuchi peuvent être ornés de cette ornementation.
Tout comme en Europe la damasquinure est courante au Moyen-Age. La particularité japonaise est avant tout la richesse des matériaux combinés et surtout le soin pris pour la réalisation des créations. Pour accentuer le contraste des couleurs et des matières les artisans japonais deviennent les rois des patines métalliques. Avec l’ère du Meiji et l’ouverture du Japon l’Europe découvre progressivement les trésors d’inventivité des artisans japonais. D’ailleurs, l’explosion est littérale lors de l’exposition universelle de 1867. A la même période les artisans joailliers assistent à l’éclosion d’un art autrefois mis en marge des Beaux-Arts : les Arts Décoratifs. La damasquinure, le laque, le travail des matières organiques viennent à point nommé pour les ces artisans experimentateurs en train d’accéder au rang d’artistes.
Du côté du shakudo les européens apprécient particulièrement son rendu noir presque aubergine rehaussé d’or.
Du côté de la laque japonaise la technique est bien proche de celle utilisée pour le shakudo.
Il s’agit d’une technique de décoration appliquée le plus souvent sur de menus objets précieux dotés d’une âme de bois. Pour “apprêter” ces objets les artisans utilisent la matière première : appelé le laque. Il s’agit d’une sorte de résine issu d’un arbre à laque appliquée selon un processus précis et excessivement régulier. La qualité de l’objet et de sa technique de revêtement se mesure à la brillance, la régularité (épaisseur des couches) et le nombre de couches nécessaires. Entre chaque couche est prévu un temps de séchage important.
Du côté des peignes les Kanzashis
Les formes les plus communes sont la demi-lune, le fer à cheval ou encore le rectangle.
La fabrication d’un kanzachi mobilise une vingtaine d’artisans de différents métiers afin de créer un véritable bijou.
Même si la laque est la matière la plus utilisée, d’autres sont utilisées telles que : le bois, l’os, l’écaille de tortue, l’or, l’argent, l’ivoire mais également la bakélite.
Certains de ces accessoires servaient d’armes de défense. En effet, les aiguilles effilées deviennent des armes redoutables en cas de danger.
Symboles du statut social
Et oui les types et styles de kanzashis possèdent chacun leur propre signification permettant de comprendre le statut social d’une femme.
De plus, les coiffures et styles de chignon étaient également un indicateur du statut marital d’une japonaise. Ainsi, les femmes mariées portaient un chignon rond tandis que les jeunes filles portaient un chignon papillon.
L’âge d’or de ces accessoires est la période Edo qui dure entre 1603 et 1868 : c’est à cette époque que les coiffures des femmes japonaises deviennent plus complexes et imposantes et que l’usage des kanzashis se développe.
Les créations de l’art nouveau
A la fin du 19ème siècle les Occidentaux découvre le japon et sa culture. Le pays était resté fermé durant des siècles mais commencent à s’ouvrir. Ainsi de nombreux artistes puisent leur inspiration dans cette toute nouvelle culture, c’est ce qu’on appelle le japonisme. Tous les domaines sont concernés : les arts décoratifs, la mode, la peinture et le dessin mais aussi la joaillerie.
Durant l’Art Nouveau, un joaillier s’inspire tout particulièrement des Kansashis : Rene Lalique. Comme pour les peignes traditionnels, Lalique utilise la corne teintée ou de l’ivoire.
Saviez-vous qu’il existe un Musée Lalique au Japon créé par un collectionneur passionné ? Cliquez sur ce lien pour connaître les plus grands musées consacrés au célèbre créateur à travers le monde.