Vous avez chiné un bijou, hérité d’un bijou familial ou vous voulez tout simplement savoir si vos bijoux sont anciens ? Suivez notre guide pour déterminer si votre bijou est ancien, vintage ou contemporain !
Ce guide est à usage informatif, il ne remplace pas une expertise véritable réalisée de visu dans les règles de l’art ! Pour faire expertiser vos bijoux, si vous ne le saviez pas vous êtes au bon endroit pour prendre rendez-vous avec notre expert c’est ici.
En attendant voici quelques petits indices pour vous à la maison !
Observer les poinçons
Les poinçons sont des marques insculpées sur vos bijoux. Vous les trouverez généralement sur l’anneau de votre bague, sur les fermoirs ou les tiges des boucles d’oreilles, à l’intérieur des bracelets ou sur le fermoir, sur les tiges des broches et les fermoirs des colliers.
Si vous voyez une poinçon chiffré (750, 585, 375, 975 etc…) il s’agit très probablement du titre du métal (l’alliage) utilisé. Cela peut aussi indiquer que votre bijou n’a pas été créé en France ou si c’est le cas de façon assez récente.
Les poinçons de garantie anciens sont des symboles.
Le symbole d’un poinçon ne signifie pas obligatoirement que votre bijou est ancien. Le poinçon tête d’aigle par exemple est utilisé depuis 1838 pour indiquer qu’il s’agit d’un alliage d’or 18K (750°/00). L’alliage 18K reste le même, l’animal est le même en revanche la forme insculpée diffère légèrement selon la période de création du bijou.
Vous pouvez être en présence de poinçons qui ne sont plus utilisés :
Sur les bijoux anciens en or par exemple :
- Un coq entier tourné à gauche ou à droite dans un ovale utilisé entre 1798 et 1809
- Un loup, un lion, un taureau, un sphinx ou Pégase entiers utilisés entre 1819 et 1838
- Une tête de médecin grec tourné à droite, utilisé entre 1838 et 1919
- Une tête de cheval utilisé sur la même période
- Un charançon découpé utilisé jusqu’en 1864 (utilisé aussi pour l’argent)
1798-1809
1809-1819
1819-1838
1838-1919
Poinçons tête d’aigle (toujours utilisé) et tête de cheval utilisé entre 1838 et 1919
Sur les bijoux anciens en argent par exemple :
- Un coq entier tourné dans un octogone à gauche ou à droite utilisés de 1798 à 1819
- Un vieillard aussi dit « Michel-Ange » tourné à gauche ou à droite utilisés de 1819 à 1838
- Une tête de sanglier utilisée jusqu’en 1962
- Un crabe apposé jusqu’en 1962 pour les petits objets comme les accessoires
1798-1809
1809-1819
1819-1838
Tête de sanglier et crabe utilisés jusqu’en 1962
Quelles pierres et quelle taille :
La taille d’une pierre tend à lui conférer sa forme. Il existe de nombreuses tailles : autour du rond -brillant, rose, coussin ; prenant la forme d’une goutte pour la poire, d’un ovale, la taille dite à degrés, la taille princesse pour une pierre de forme carrée etc…
La taille ancienne est très utilisée jusqu’au premier tiers du XXe siècle. Il peut s’agit de brillant ancien, de coussin ancien ou d’une rose.
Sur les bagues anciennes (XVIIIe – XIXe siècle) le « cut » est bien souvent irrégulier comme sur cette bague sur XVIIIe siècle :
Si votre bijou comporte des demi-perles il y a de grandes chances qu’il soit antérieur à 1900. Les demi-perles étaient en effet très populaires tout au long du 19e siècle.
Observez les fermoirs et les systèmes de fermeture
Les boucles d’oreilles anciennes (XVIIIe-XIXe) présentent souvent des fermoirs typiques :
- Le fermoir dormeuse
- Le fermoir brisure
- Le crochet exemple poissarde
- Les systèmes à vis exemple marguerite
Fermoir Dormeuse
Fermoir Brisure visible en bas à droite. Le fermoir se ferme en se rabattant vers l’avant.
Fermoir crochets en S
Fermoir à vis pour oreilles non percées
Entre 1920 et 1950, il existe peu de boucles d’oreilles en puces ou en boutons. Pourquoi ? Car l’incessante alternance des usages en matière de boucles d’oreilles et de perçage des oreilles est passée par là !
Jusqu’en 1920 il est relativement courant quelle que soit la classe sociale d’une femme de se faire percer les oreilles. Au-delà des années folles l’usage ne demeure que pour les classes les plus populaires. Il faudra attendre les années 1990 pour qu’à nouveau la mode se répande toutes classes confondues.
Aussi pour pallier au perçage les femmes adoptent des boucles à clips.
Fermoir clips
Le système de clip sur raquette est très à la mode des années 1950 aux années 1990. Généralement il s’agit de boucles d’oreilles bien marquées. Le clip permettait de ne pas déformer le lobe de l’oreille à contrario des trous de perçage des lobes d’oreilles qui par le poids du bijou avec le temps avaient tendance à tirer et à déformer le lobe de l’oreille.
Pour les colliers et bracelets
Pour les colliers et bracelets les fermoirs anciens du 19e siècle sont souvent des fermoirs prenant la forme de tubes émaillés de section pentagonale. Il y a ensuite des à anneaux ronds épais ou des fermoirs à crochet vissé.
Les fermoirs mousquetons ou les anneaux fins sont plus récents.
Il y aussi des fermoirs à cliquet, très légèrement différents de ceux que nous connaissons aujourd’hui car perfectionnés et dissimulés à l’intérieur d’un motif.
Collier avec Fermoir tube
Chaîne avec fermoir anneau épais type chaîne giletière
Fermoir à cliquet dissimulé dans un motif
Observez la forme et le style
Il s’agit de la partie la plus fine, la plus précise pour déterminer l’âge de vos bijoux. C’est également le cœur du métier d’expert joaillier. Chez Diamantiques il s’agit de notre spécificité que nous avons à cœur de partager. En déterminant les matériaux, le style de la pièce, l’expert bijoux chausse sa loupe et mène l’enquête pour vous !
Une expertise réussie sur une pièce de collection c’est faire entrer en résonnance un dessin, des matières et parvenir à une parfaite compréhension technique du travail joaillier mis en œuvre. On l’oublie souvent mais le travail d’un joaillier s’apparente parfois plus à celui d’un ingénieur qu’à celui d’un artiste tourmenté !
C’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle une pièce joaillière est le résultat de plusieurs talents réunis comme le dessinateur, le joaillier, le lapidaire, le gemmologue, le sertisseur ou le polisseur… Découvrez les différents métiers réunis autour de la création d’une pièce de joaillerie dans notre prochain article à paraître.
Quelques lignes directrices pour le 20e siècle
Voici quelques lignes directrices plutôt généralistes que vous retrouverez de façon plus détaillée sur notre blog…. Lien au gré des articles consacrés à l’histoire de la joaillerie.
Au XXème siècle les arts décoratifs prennent une place de premier plan dans la hiérarchie des arts. Indissociables du cadre de vie et par extension des autres formes d’art, les tendances et les formes connues en mobilier, en décoration d’intérieur impactent de la même façon la joaillerie.
Art Nouveau et Art Déco
Ainsi l’Art Nouveau schématiquement des années 1895 à la première guerre mondiale peut se définir comme une variation autour de l’élément végétal, du thème féminin ou de l’insolite symboliste.
Escaliers de l’Hôtel Tassel par Horta
Entrée de métro par Guimard
Broche devant de corsage par René Lalique vers 1900
La période Art Déco, délimitée entre la fameuse exposition de 1925 et la seconde guerre mondiale redéfinit des codes stylistiques basés sur la géométrie.
Bracelet Jean Fouquet, 1929
Broche Raymond Templier, 1928
L’Après-Guerre
Puis vient le temps de la guerre, des Tanks, des problèmes d’approvisionnement ou de valeurs ressources, c’est aussi la période des pièces où le métal jaune l’emporte sur les pierres.
Les années 50 sont celles de la reconstruction, de Monsieur Dior et de son tailleur bar ou encore celle d’une vision primsautière et confortable.
En matière de bijoux cela se traduit par des broches animalières ou de belles bagues cocktail imposantes que l’on retrouve la décennie suivante. Les années 60 sont celles d’une économie florissante, l’exubérance pointe son nez avec en couture messieurs Pierre Cardin, André Courrèges. Du côté des bijoux les grands de la place maintiennent des créations très classique d’un haut niveau technique et s’aventure aussi à imaginer un futur résolument moderne.
Les Seventies et Eighties
Les années 1970 voient clairement le triomphe des audacieux et des modernes comme Jean Dinh Van, Andrew Grima, Kutchinsky, Albers…
Bague améthyste Andrew Grima
Les formes sont libres et jouent tantôt de la géométrie pure et brute, tantôt des matières cailloutées et irrégulières. Les chainistes français reprennent du galon à côté de leurs voisins italiens.
Les années 80 sont des années pop à plus d’un titre ! Les bijoux sont plus ronds, ils sont réalisés en or jaune et se parent de couleurs vives. On a recourt à des pierres fines toutes juste découvertes (comme les tourmalines Paraïba) ou des matières organiques comme la nacre.
Bague modèle Nadia, Mauboussin.
En matière de collection muséale pour se faire une idée précise des mouvements joailliers à travers les siècles rendez-vous à Londres au Victoria & Alberts Museum et dans une moindre mesure pour le moment au Musée des Arts Décoratifs de Paris.
Du côté des enchères reportons-nous au catalogue de vente de la spectaculaire collection de Liz Taylor dispersée en deux volets par la maison anglo-saxonne Christie’s. La collection personnelle acquise au gré de ses rencontres, de ses achats ou des cadeaux reçus apporte un très bon témoignage d’une people au goût certain en matière de joaillerie et de gemmes exceptionnelles des années 1950 aux années 1980.
