Schiaparelli la reine des bijoux couture
C’est la créatrice de Haute Couture Elsa Schiaparelli qui introduit, entre 1935 et 1950, les bijoux précieux sur le marché international – bijoux qu’elle appelait bijoux de voyage – réalisés par des artistes ou paruriers. Ses collaborateurs se distinguent par leur imagination et leur créativité : Jean Schlumberger, Jean Clément, Etienne de Beaumont, Francis Winter, le futur grand couturier Hubert de Givenchy, Alberto Giacometti, Salvado Dali et Jean Cocteau, et bien d’autres.
C’est grâce a elle que le bijou de la Haute Couture se fera connaitre. Les bijoux de mode si ils sont bien réalisés sur le plan technique, peuvent, de la même manière, remplir leur fonction qui est de parer et embellir, grâce à la couleur des pierres, à l’harmonie des formes, à l’innovation du dessin.
Un métier à l’honneur
Dans les années 50, les paruriers commencent à être cités aux côtés des couturiers dans les magazines. Coppola e Toppo au côté de Schiaparelli, Roger Jean-Pierre pour Givenchy, Lionel Le Grand avec Jacques Fath, et Francis Winter au côté de Christian Dior. A la tête d’ateliers importants, les paruriers sont autonomes vis-à-vis des couturiers. Les paruriers parisiens sont alors en tête de la production de parure dans le monde. Mais si les paruriers proposent leurs collections, ce sont les couturiers qui décident de leurs modèles, présentés sur plateaux de velours avant chaque collection.
Et le peu de travail créatif réalisé par les paruriers restent dans le secret des ateliers. Roger Jean-Pierre part alors en croisade pour tenter de valoriser le rôle que tient le parurier au côté du couturier.
Francis Winter, le président de la chambre syndicale de la bijouterie, comprend alors la nécessité de mieux communiquer sur l’excellence et les savoir-faire des métiers de la parure. Il choisit le terme de « parurier » comme étendard de sa communication.
L’après-guerre
Francis Winter dirige l’une des plus importante affaires de parures de l’après-guerre.
En effet, il créé pour Dior, Balenciaga, Chanel, Lanvin, ou Grès. Son atelier comprenait 60 artisans et sortait 2 500 modèles par an de bijoux, boutons et de maroquinerie. Comme tous les paruriers de sa génération, c’est un fervent adepte des pierres du Tyrol. Pour Dior, il utilise les fameuses perles « aurore boréale » de Swarovski, aux couleurs de l’arc-en-ciel. Il possède l’exclusivité des perles « Bleu bermuda » et « Héliotrope », d’un mauve bleuté.
Dans le numéro de décembre 1955, la parure « Scarbée » est créditée « Christian Dior de Français Winter » et dans celui d’avril 1956 un collier et des boucles d’oreilles sont légendés « Jeanne-Lanvin-Castillo de Français Winter ».
Dès 1960, Francis Winter demande le transfert de leur siège social au 102 rue du Faubourg saint-Honoré l’adresse symbole de la Haute Couture. Dans les calendriers des collections de haute couture figurent alors les adresses des paruriers, après celles des couturiers…
Malheureusement à la mort de Francis Winter, le travail à l’atelier décline petit à petit. Ce dernier finit par fermer ses portes définitivement quelques mois plus tard.
Découvrez ici nos bijoux couture vintage, ou ici nos bijoux luxe de seconde-main signés par les plus grands joailliers
Sources :
Les paruriers – Bijoux de la Haute Couture. Florence Müller
Luxe et fantaisie : bijoux de la collection Barbara Berger, années 1920-1960