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Les joyaux de la collection Al Thani au Grand Palais

4 avril 2017

Du 29 mars au 5 juin, le Grand Palais expose les joyaux de la Collection Al Thani : 230 pièces de joaillerie et gemmes extraordinaires retraçant près de cinq siècles d’Histoire indienne, des Moghols aux Maharajahs, jusqu’aux créations contemporaines.

Du 29 mars au 5 juin, le Grand Palais expose les joyaux de la Collection Al Thani : 230 pièces de joaillerie et gemmes extraordinaires retraçant près de cinq siècles d’Histoire indienne, des Moghols aux Maharajahs, jusqu’aux créations contemporaines.

L’incroyable collection du Sheikh Hamad bin Abdullah Al Thani, cousin de l’actuel émir du Qatar, a été constituée en 2009 lorsque le prince a découvert l’exposition Maharajah, The Splendour of India’s royal courts au Victoria and Albert Museum à Londres. Aujourd’hui, il s’agit de la collection de joyaux indiens la plus importante au monde.

La collection Al Thani a déjà été présentée au Metropolitan Museum of Art de New York et à Londres au Victoria and Albert Museum. Elle a fait l’objet d’une publication en 2013 : Beyond Extravagance: A Royal Collection of Gems and Jewels.

Les trésors de l’Empire Moghol et des Maharajahs (XVIe – XIXe)

L’art de la joaillerie indienne est très ancien. Les sous-sols du sous-continent asiatique regorgent de pierres précieuses telles que les diamants du Deccan ou de Golconde, les saphirs du Cachemire ou encore les spinelles du Badakshan. Les autres gemmes et les métaux étaient échangés contre épices et textiles.

Les pierres sont taillées à l’indienne en respectant le plus possible la forme et la dimension originelle de la pierre – contrairement à nos tailles actuelles en facettes géométriques. Elles sont ensuite serties selon la technique du kundan, en serti clos ferme et flexible, grâce à de petites bandes d’or pur (24 K soit 999°/00).

Le travail de l’émail et des pierres dures (jade, cristal de roche, onyx) était également très prisé.

En outre, le bijou est intrinsèquement culturel en Inde : il indique le rang, la caste, le statut matrimonial et la richesse de son propriétaire, tandis que les pierres possèdent chacune une signification propre.

Ainsi, les Moghols rassemblèrent un véritable trésor lapidaire et joaillier, à la hauteur du rang de leur dynastie. Ils avaient une véritable passion pour les gemmes qu’ils faisaient graver de leur nom selon la coutume timuride.

C’est donc naturellement que les souverains indiens successifs se sont constitués des parures d’un luxe inouï pour asseoir leur prestige royal. Tout était prétexte aux bijoux les plus extravagants : bracelets, de poignet, de haut du bras ou de cheville, colliers, bagues, boucles d’oreilles, couronnes, ornements de turbans.

Ornement de turban Inde du Nord

Ornement de turban en or, spinelles, rubis, diamants, émeraudes, émail, Inde du nord, 1675-1750.
Crédits : Collection Al Thani.

 

Le raffinement et l’opulence des cours et des élites indiennes étaient tels que les objets précieux du quotidien n’étaient pas en reste : trônes, armes, vases et autres récipients, embouts de pipes à eau, nécessaires à écrire, chasse-mouches, reposes-bras…

 

Les créations joaillières occidentales d’inspiration indienne (XXe – XXIe)

 

Dès la fin du XIXe siècle, les princes indiens ont voulu se mettre à la mode occidentale. Ils commandèrent ainsi des bijoux luxueux à de grands joailliers européens telles les Maisons Cartier ou Mellerio. Certains Maharajahs demandèrent même de faire monter les joyaux de leur collection selon un goût nouveau, remplaçant l’or par le platine. C’est le cas de l’Oeil du tigre, diamant cognac de 61.50 ct qui fut remonté par Cartier en une broche ornement de turban pavée de diamants taille baguette, dans un esprit épuré très Art Déco.

Les Européens firent des trésors de la joaillerie indienne une source d’inspiration croissante. Les bijoux traditionnels ainsi que les pierres fines et précieuses achetés en Inde étaient remaniés dans les ateliers pour créer des parures exotiques dont raffolaient la café society. Cela a donné lieu à des pièces iconiques à l’esthétique originale tel le collier “Tutti Frutti” de la riche héritière américaine Daisy Fellowes.

Aujourd’hui encore, la joaillerie occidentale se nourrit d’influences indiennes et vice-versa, pour un dialogue mutuellement enrichissant. Le joaillier parisien JAR utilise les gemmes indiennes taillées et/ou gravées de manière traditionnelle, tandis que le créateur Bhagat, de Mumbai, ajoute aux motifs indiens classiques diamants calibrés et perles, sertis de manière occidentale.

JAR Boucles d'oreilles diamants et perles naturelles 2012

JAR, boucles d’oreilles en diamants et perles naturelles, 2012.
Crédits : Collection Al Thani.

 

Séduits par les joyaux des Maharajahs ?

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