Le camée est un grand classique de la bijouterie depuis l’Antiquité. Il s’agit d’un motif sculpté en bas-relief dans une pierre dure à strates de différentes couleurs de manière à obtenir des effets de ton sur ton. Généralement, les camées sont en agate ou en sardoine. Néanmoins, on en trouve également certains monochromes, façonnés en onyx, calcédoine, améthyste, ou encore cristal de roche.
A l’inverse du camée, l’intaille consiste en une gravure en creux des gemmes. Elle est essentiellement réalisée en béryl, onyx ou sardonyx.
Petite histoire des camées
La taille des pierres dures (ou glyptique) remonte au IVe siècle avant notre ère chez les Grecs sous le règne d’Alexandre le Grand et perdure chez les Romains, qui appréciaient leur beauté et leur caractère magique ou protecteur.
Les camées étaient alors montés en bagues ou colliers mais constituaient aussi des objets décoratifs ou de propagande, comme en témoigne le Grand Camée de France, aujourd’hui conservé au Cabinet des Médailles à la Bibliothèque Nationale de France. Représentant l’Apothéose de l’empereur Auguste, il oeuvre à la gloire de la dynastie julio-claudienne.
La mode des camées s’est instaurée à la Renaissance et a repris avec plus de vigueur au XVIIIe siècle lors des campagnes de fouilles de Pompéi et Herculanum ainsi qu’en Etrurie. Les camées et intailles antiques, à motifs mythologiques, étaient copiés par les graveurs contemporains et montés en bijoux ou ornements décoratifs de coffrets ou miroirs.
L’engouement pour les camées s’est prolongé au XIXe siècle pour connaître son apogée.
Il a trouvé un écho particulier sous l’Empire puisque Napoléon Bonaparte et son épouse Joséphine en étaient particulièrement friands. Le couple impérial a ainsi contribué à la grande popularité du camée. Plus uniquement en pierre dure, mais aussi en nacre, ivoire ou corail, il se déclinait alors sous forme de broches, de médaillons ovales, de colliers ou de tiares.
De même, en Angleterre, la reine Victoria a suscité la mode des bijoux ornés de camées, pour les femmes (broches, bracelets et boucles d’oreilles principalement), comme pour les hommes (chevalières et épingles de cravate). Les motifs mythologiques et floraux étaient très prisés outre-Manche, tout comme les scènes bibliques, traitées de manière dramatique et pittoresque.
Aussi, une production en série de camées a vu le jour au milieu du XIXe siècle. Généralement sertis d’un entourage d’or ciselé, agrémenté de perles, de pierres précieuses, voire de diamants, ils figuraient un profil féminin antiquisant ou bien des portraits contemporains. La pierre dure a progressivement été abandonnée pour des matières plus faciles à travailler comme les coquillages, la nacre, l’ivoire, le corail, la lave…
Le cameo revival à l’époque contemporaine
L’essor de la bijouterie fantaisie au XXe siècle a permis la création de camées plus modernes en verre ou bakélite. Après la Seconde guerre mondiale, les camées sont quelque peu passés de mode. Toutefois, il s’en produit encore traditionnellement en Italie en pierre dure mais selon des motifs renouvelés.
Depuis quelques années, les créateurs de bijoux, précieux comme fantaisie, ont signé le grand retour des camées dans nos écrins. Les bijoux camées qu’ils proposent détournent les codes de cet incontournable de la bijouterie et sont résolument au goût du jour.
Certains créateurs revisitent le thème néoclassique avec des pièces en pierres dures, coquillage ou corail assurément baroques et romantiques. C’est le cas de Lydia Courteille ou encore Cathy Waterman.
Le joaillier Mauboussin s’est lui aussi prêté à cet exercice de style avec la bague Emotion limitée en or gris, nacre blanche et diamants bruns, reprenant le thème incontournable du portrait féminin de profil dans une veine contemporaine : la femme a les cheveux lâchés sur les épaules, comme flottants dans le vent.
D’autres privilégient des matières synthétiques comme la résine pour créer des camées épurés et colorés, très graphiques.
Ainsi, Lanvin a imaginé un pendentif camée en métal, strass et résine noire. Ses volumes généreux dans un camaïeu de noir et blanc impriment une touche glamour et rock au médaillon antique.
Enfin, en 2012, Miuccia Prada a lancé pour la maison italienne Miumiu une ligne Cameo en plexiglas. En manchettes, boucles d’oreilles ou ras de cou, les figures noires se détachent nettement sur des fonds acidulés, dans un style volontairement pop.
Si les camées ont certes su traverser les siècles, ceux de nos grands-mères demeurent cependant assez rétros. Grâce au service de precious recycling, Diamantiques a la solution pour donner une seconde vie à vos bijoux anciens, qui conservent malgré tout une valeur sentimentale, bien souvent. Nos experts, assistés d’une ancienne directrice de création d’une grande maison de la Place Vendôme, vous proposeront de revisiter les portées de vos camées pour les rendre plus actuels : montés en sautoir sur une chaîne rosaire ou en bracelet sur une toile de moire, ils ne vous quitteront plus !
N’hésitez pas à contacter l’équipe Diamantiques pour toute demande de transformation à l’adresse suivante : [email protected].